Dans Paris nocturne

Autant le dire tout de suite : aucun des membres de notre rédaction n’a grandi à Paris. Quand nous étions ados, la capitale était pour nous une planète lointaine, à la fois sauvage et sophistiquée, dont le quotidien ne nous parvenait qu’à travers deux prismes : les freestyles sur la radio Générations et l’émission Paris Dernière. D’un côté la vie des banlieusards, de l’autre les nuits fantasmées des branchés, comme l’époque les appelait.
Ses boites où l’on n’entre pas, ses café-théâtres miteux, ses restaurants clinquants et ses séquences érotiques, mythiques : depuis vingt ans, aucun programme n’a autant nourri les imaginaires que Paris Dernière. L’émission a enfin droit à un livre à la hauteur de sa légende. Sorti le 16 novembre, il réunit sur 300 pages des photos inédites et des adresses recommandées par l’équipe.
Maxime Passadore, photographe de l’émission et co-auteur de l’ouvrage, partage pour Curaterz ses dix adresses parisiennes préférées et quelques unes de ses photos.
En bonus, nous vous offrons un cocktail dans l’un des meilleurs bars actuels et un mix inédit inspiré de la bande-son de l’émission (uniquement composée de reprises). Prévoyez de l’Advil.

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🍸 Monsieur Antoine : Nommé en référence au personnage de Claude Rich dans Les Tontons Flingueurs, Monsieur Antoine est un bar à cocktails raffiné et élégant. Ici, place à la qualité des alcools et des produits : liqueurs et sirops faits maison, bière artisanale et vin biodynamique, dans l’esprit d’excellence cher à l’incontournable barman Charles Schumann. L’expérience et le savoir-faire de l’équipe fait le reste.

🍸 Salò : Le phénix renaît de ses cendres. En lieu et place de feu le Social Club, le Salò a pour ambition d’être un lieu ouvert à la culture et aux artistes underground afin d’abolir les frontières entre les disciplines et les genres. Chaque semaine, un artiste y présentera son univers en réalisant l’invitation et la décoration, en programmant des concerts et des performances, ou en sélectionnant et/ou concevant des installations et de la vidéo. Le design a été pensé pour permettre à chaque artiste de créer sa propre atmosphère.

🍸 Le Théâtre Chochotte : Pour vivre une soirée “Chic & Sexy”, se rendre au Théâtre Chochotte après un bon dîner sur la Rive Gauche est une bonne idée. La rue Saint-André des Arts abrite cette adresse élégante au charme capiteux. Froufrou et dentelle, le public s’installe dans le théâtre du sous-sol pour y voir défiler le show érotique des danseuses ! Ne pas hésiter à franchir le pas de la porte en couple pour une expérience érotique, ici on ne touche qu’avec les yeux…

🍴 Pressing : Après une série de pop-up dans l’esprit “cuisine de rue” chez des chefs amis à la réputation internationale (Bertrand Grébaut, Greg Marchand, Giovanni Passerini, Simone Tondo…), les copains de chez Pressing viennent (enfin !) d’ouvrir leur propre lieu. Le midi, on retrouve l’esprit street food avec des panini et des sandwichs chauds. Le soir, le jeune chef maison Galien Emery nous concocte de petites assiettes ou plats de saison, faciles à partager. Le tout avec une sélection musicale assez festive et une bonne carte de vins et de cocktails : un lieu vivant, convivial, reflet du dynamisme du quartier.

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🍸 Le Carrousel de Paris : Cabaret historique et haut en couleur de Pigalle, ouvert en 1926 par Giuseppe Pepito Abatino et Josephine Baker (c’est dire !), le Carrousel s’offre une nouvelle jeunesse branchée grâce à l’association parfaite de Carlo Clerico (dont la famille a créé le Moulin-Rouge et détient le Lido) et de Lionel Bensemoun, co-fondateur du club le Baron. Dès 20h-21h, live musical ou show dans le pur style cabaret parisien, puis transformation en night club de minuit à 6h. Un must do pour l’hiver qui arrive…

🍸 L’Orphée : Avec son luxe suranné des clubs libertins des années 70, l’Orphée est un véritable coup de cœur. Anciennement fréquenté par Jean Cocteau, cet endroit est parfait pour s’encanailler…

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🍸 Le bar 228 du Meurice : Le 228 symbolise l’élégance même des palaces parisiens. On y croise les personnalités incontournables de la capitale. La carte et les cocktails de renom sont tous aussi délicieux que le service et, surtout, les anecdotes des maîtres d’hôtel.

❤️ Hôtel Grand Amour : Ce « love hôtel » imaginé par André (artiste et co-fondateur du Baron) est le refuge des parisiens dans le coup. Après l’Hôtel Amour rue de Navarin, voici le Grand Amour Hôtel de la bien nommée rue de la Fidélité. Un anti-palace chic et décontracté, dont certains détails ou motifs frisent l’impertinence. Je trouve d’ailleurs l’endroit plus pointu sur la décoration ! Si vous souhaitez privatiser une table pour dix personnes, demandez le salon chinois avec son aquarium. C’est tout au fond de la salle, vous y serez bien… L’immense entrepôt organise des vide-greniers et des ventes privées d’artistes (le vide grenier d’André, la vente photo d’Olivier Zham…), il vous suffit de guetter leurs réseaux sociaux. Si vous y réservez une chambre, conseil d’ami : demandez la chambre de l’artiste, la 304.

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🍴 Le Babylone Bis : Cuisine afro-caribéenne. Le poulet braisé sauvera des vies.

🍴 Chez Denise : Un late restaurant bien connu d’une clientèle d’habitués de Châtelet-les-Halles. Les plats traditionnels de cette institution de quartier satisfont largement les fringales nocturnes.

🍸 L’Embuscade : Un ovni dans l’univers des bars à cocktails à la mode. L’Embuscade propose des spécialités africaines et cap-verdiennes, rhums arrangés à déguster sur les rythmiques des combites créoles… et qui peuvent vous attraper par surprise.

🍸 Le Riviera : La team des Niçois a encore frappé ! Les voici rue Oberkampf où ils ont sû imposer leur style «French Riviera». Une certaine douceur de vivre s’y glisse la nuit… Je trouve que l’endroit possède une super ambiance, certains soirs on peut même y danser jusqu’à l’aube – au bon vouloir du patron. Dernier conseil : dépêchez-vous d’y aller, le lieu fermera ses portes le 31 mars 2017 pour laisser place à un Hôtel.

⛓ L’Escarpin : Logé dans une rue piétonne au coeur du Paris médiéval ,à quelques pas de l’Hotel de Ville, il faut frapper à la lourde porte blindée de l’Escarpin pour espérer y entrer. Mieux vaut connaître les patrons pour être certain d’y pénétrer : la porte est sélective car le club est confiné. Croix de saint André au mur, il n’y a aucun doute, ici le BDSM est un art.

📀 BONUS – Notre mix Paris Dernière : Traditionnellement, la bande originale des émissions « Paris Dernière » était réalisée par Béatrice Ardisson, qui dénichait des reprises de morceaux connus dans des styles variés. Nous avons voulu à notre tour nous prêter à l’exercice, en le mettant au goût du jour. Vous y retrouverez donc nos obsessions habituelles (Drake! Frank Ocean ! Henri Salvador !) dans des versions alternatives. Quarante-cinq minutes de morceaux rares, pile le temps de faire un tour de périph’ de nuit.

TRACKLISTING :
Mc Jean Gab’1 – J’ai deux amours (Joséphine Baker)
Lana Del Ray – Chelsea Hotel no. 2 (Leonard Cohen)
Honne – Didn’t I (Darondo)
Erykah Badu – Cel U lar Device (Drake)
Verité – Sober (Childish Gambino)
Paradis – La ballade de Jim (Alain Souchon)
Chet Faker – No diggity (Blackstreet)
Tame Impala – Stranger in Moscow (Michael Jackson)
FYFE – Through the wire (Kanye West)
Dhananjay the first – Don’t mind (Kent Jones)
Etienne Daho – Mon manège à moi (Edith Piaf)
Jessie Ware ft. Sampha – What you won’t do for love (Boddy Caldwell)
Frank Ocean – At your best (you are love) (the Isley Brothers)
Aelpeacha – BBQ d’Hiver (Henri Salvador)
Menthol – Caroline (Mc Solaar)
Lissie – Pursuit of happiness (Kid Cudi)
Limbs – Nights (Frank Ocean)
Mac Demarco – It’s gonna be lonely (Prince)
Twin Caverns – Gold digger (Kanye West)
Alpha Sy – Eté indien (Joe Dassin)

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